Offrant à des porteurs de projets la chance de récolter de l’argent auprès des particuliers, le crowdfunding ou finance participative est un marché qui est en pleine croissance et qui se diversifie de manière considérable. Si avant, il s’adresse à des projets sociaux ou artistiques, aujourd’hui, le crowdfunding est accessible aux entreprises en création ou en quête de projets d’innovation. L’idée est de collecter des fonds sous forme de petites sommes, auprès d’un large public, en vue de financer un projet créatif ou entrepreneurial dans différents secteurs. Grâce à ce tout nouveau système, chaque individu a la possibilité d’offrir, prêter ou investir directement auprès de porteurs de projets. En outre, le processus est beaucoup plus simple via une plateforme spécialisée en finance participative. Concrètement, elle permet une rencontre directe entre les investisseurs et les porteurs de projets dans une totale transparence.

Qu’est-ce qu’on entend par crowdfunding ?

Dans son sens littéral, le mot « crowdfunding » veut dire « financement par la foule ». Cette pratique se fait essentiellement via internet et a d’ailleurs rencontré un essor grâce aux réseaux sociaux. Il s’agit d’un mécanisme qui a pour but de collecter les apports financiers d’un grand nombre de particuliers au moyen d’une plateforme dédiée. Ces derniers sont le support permettant de mettre en contact d’une part l’investisseur et d’autre part le projet, dont la réalisation demande des fonds substantiels. Le but est de financer un projet, quel que soit le secteur que ce soit l’immobilier, l’art ou encore l’agriculture.

Les échanges sont donc complètement dématérialisés et désintermédiés. Le crowdfunding ne remplace pas, certes, les stratégies traditionnelles d’investissements. Cependant, il contribue à une nouvelle forme de diversification en matière d’épargne et de placements rentables.

Ce mode de financement est soumis à une réglementation spécifique depuis 2014. Deux parties sont considérées lors d’une démarche de crowdfunding :

  • L’épargnant qui place une somme d’argent dans le projet auquel il croit,
  • Le porteur de projet qui n’a pas les fonds suffisants pour le réaliser.

Généralement, le seuil de collecte sur les plateformes de financement participatif est limité à 2,5 millions d’euros.

Comme toutes autres formes d’investissement, celui-ci présente un risque de perte totale ou partielle du capital investi ou des fonds prêtés. C’est pourquoi, quels que soient la méthode de financement et le secteur qui attire son attention, il vaut toujours mieux bien étudier les bénéfices et les risques potentiels pour que votre campagne soit réussie.

Comment fonctionne le crowdfunding ?

Pour faire simple, l’investisseur doit commencer par se connecter à une des plateformes de crowdfunding existante. Cette dernière a pour rôle de sélectionner des projets suivant certains nombres de caractéristiques. Bien que la plateforme approuve la véracité des informations données par le porteur de projet, elle ne garantit pas pour autant son succès. Ces sites spécialisés prélèvent des commissions auprès de l’instigateur du projet et peuvent facturer des frais à l’investisseur.

Par ailleurs, avant de se lancer dans cet investissement, il est fortement conseillé :

  • De s’informer sur les modalités de rachat ou de sorties de l’investissement,
  • De veiller à ce que les fonds collectés soient bien alloués au projet de son choix,
  • De vérifier que le statut de la plateforme correspond bien à son objet.

1-   Les différents modes de fonctionnement du crowdfunding

Il est connu de tous qu’il s’agit d’un mode de financement d’un projet quelconque sans le recours des banques, mais qui s’adresse directement à la foule. Mais suivant le type du projet à soutenir, le mode de fonctionnement diffère de manière radicale d’une plateforme à une autre. On constate généralement :

●     Le don et la production communautaire

Celui-ci est le modèle le plus connu du grand public qu’utilisent les plateformes telles que l’Ulule ou KissKiss BankBank par exemple. C’est une forme de financement sans attente ni contrepartie, qui se fait par une personne physique ou morale. Ce modèle de financement participatif s’adresse d’un côté à des projets associatifs, culturels ou artistiques. Sa contrepartie se fait généralement de manière symbolique comme :

  • Le nom des financeurs inscrit au générique,
  • Une affiche spéciale dédicace ou un produit dérivé,
  • Une illustration photographique du projet financé,
  • Une interview publiée sur le site.

D’un autre côté, cette forme de financement participatif peut s’adresser à une production industrielle, c’est-à-dire que l’investisseur devient coproducteur. Le principe est simple, c’est-à-dire que par leur participation, les donneurs sélectionnent et approuvent des produits qu’ils consommeront demain. Dans ce cas de figure, pour les participants inférieurs au prix final de vente de produit, les contreparties peuvent être un rabais lors de la commercialisation, des remerciements symboliques, etc. Pour ceux supérieurs à celui-ci, les contreparties peuvent être augmentées de bonus spécifiques.

●     Le crowdfunding en action

Connu sous le nom d’equity crowdfunding, le principe de ce modèle de financement participatif est d’échanger sa participation contre des parts sociales ou des actions. Cela implique donc que ce modèle consiste particulièrement au financement d’une entreprise que ce soit lors de la création ou de levées de fonds. Ce qui veut dire que le financeur devient un actionnaire à part entière de l’entreprise qu’il finance. Le crowdfunding en action s’adresse de ce fait à des investisseurs particuliers qui cherchent à créer un portefeuille d’action axé sur l’économie réelle. En général, ces investisseurs ont une connaissance financière et économique assez pointue. Ici, le financement est donc conçu comme placement. Dans ce cas, le mode de rémunération peut prendre plusieurs formes à savoir :

  • L’investisseur peut constituer un PEA ou PEA-PME et bénéficie d’une exonération d’impôts sur les plus-values ou les dividendes perçus grâce à leurs actions.
  • Il peut profiter d’un crédit d’impôt associé à sa participation.

●     Le prêt ou crowdlending

Ici, on parle des plateformes de prêts particulièrement conçues pour le crowdfunding. Certes, l’emprunteur s’adresse à un grand nombre de prêteurs qui vont contribuer à hauteur de leurs moyens par l’intermédiaire des plateformes web. La somme versée doit être remboursée dans des temps donnés, avec ou sans intérêts selon la plateforme et les accords prédéterminés.

●     Le microcrédit solidaire

Il s’adresse souvent dans le cadre d’un microprojet. En pratique, les internautes versent de petites sommes afin de favoriser l’essor d’une activité quelconque. On retrouve souvent ce type de financement participatif dans les pays en développement.

Les avantages des plateformes pour diversifier l’argent placé

Faire appel à des plateformes de crowdfunding présente certains avantages. En effet, il permet de financer un projet sans avoir recours à des banques et dans des délais assez courts pour les petits projets. Aussi, cette stratégie de collaboration communautaire va bien au-delà d’un simple financement. Elle implique de fédérer et se faire entourer pour accompagner son projet, ce qui est favorable pour de jeunes créateurs d’entreprises. En outre, l’autre avantage des plateformes de crowdfunding est que le financeur ne s’occupe de rien. Il détient un titre de créance légal qu’il peut revendre sur un marché secondaire. Autrement dit, il n’a besoin d’aucun effort de gestion et aucun travail de vente. En outre, pour rassurer et inciter l’investissement dans les plateformes de crowdfunding, certaines de ces dernières ont créé un système d’assurance qui consiste à protéger son investissement. Ainsi, en cas d’échec, elle compense tout ou une partie des éventuelles pertes en capital.

Les risques des plateformes de crowdfunding

Recourir à des plateformes de crowdfunding présente un coût non négligeable, car elles prélèvent en général des commissions qui peuvent aller de 4 à 12 % du financement obtenu. Pour le porteur de projet, quel que soit le type de financement sollicité, il faudra à un moment ou à un autre mettre la main au revenu pour payer le site qui sert d’intermédiaire. Mais aussi pour rembourser les intérêts du prêt qui a été accordé et verser les dividendes aux nouveaux actionnaires. L’autre inconvénient c’est que si le porteur de projets ne parvient pas à persuader des particuliers d’accorder les fonds nécessaires, les autres investisseurs risquent de se méfier du projet en question.

Pour l’investisseur qui souhaite placer son argent, les risques viennent du fait que l’épargnant n’est jamais assuré de la réussite du projet. Quand l’emprunteur fait faillite, la plateforme n’est pas responsable du capital investi perdu. Cette situation se présente souvent en cas de défaillance de l’entreprise. Aussi, il se peut que certaines plateformes puissent être négligentes quant aux informations vitales liées au projet. Ce qui peut influencer sur la décision des investisseurs et fausser leur jugement sur le projet en question.

Conclusion

En résumé, le crowdfunding peut devenir un mode de placement très intéressant à condition de bien choisir le projet et de bien se préparer. En anticipant ses besoins, en se fixant des objectifs atteignables et avec des arguments lourds, il est possible de faire décoller sa campagne de financement participatif rapidement, et ce, tout en évitant certains écueils. Pour espérer sécuriser son retour sur investissement, il est suggéré de diversifier les projets dans lesquels investir. Cela peut être pour financer une activité d’entreprise, un projet immobilier ou autre. Il faut également choisir les plateformes qui ont une politique de sélection de projets rigoureuse. Certes, il faut savoir bien choisir sa plateforme de crowdfunding et miser sur celle qui propose des projets de qualité. Ces dernières ont chacun leurs avantages tout comme leurs inconvénients.

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